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  • Victoria Afanasyeva

Gabrielle Kœchlin

Madame Julien Kœchlin, née Gabrielle Sophie Kœchlin le 31 octobre 1860 à Mulhouse (Haut-Rhin), décédée le 29 janvier 1935 à Paris 7e.


Gabrielle Kœchlin appartient à la haute bourgeoisie protestante ; son père Auguste Koechlin est ingénieur dans la société familiale André Koechlin & Cie, et son mari, Julien Napoléon Oscar Kœchlin, est ingénieur des chemins de fer.


Dès 1910, Gabrielle Kœchlin commence à apparaître aux événements antialcooliques parisiens : elle assiste aux assemblées générales de la Croix-Bleue et de l’Espoir en plus d’être élue vice-présidente du Ruban Blanc français. Cette petite association féminine abstinente (quelques dizaines de membres) est affiliée à la Croix-Bleue en France et à la WWCTU au niveau international. Entre 1921 et 1925, Gabrielle Kœchlin est présidente du Ruban Blanc. Après sa démission de ce poste, elle est nommée présidente d’honneur.

Carte d'adhérent au Ruban Blanc français. Archives de l'Association Addictions France (T43).

En 1916, Gabrielle Kœchlin adhère à l’Union des Françaises contre l’alcool et contribue à la propagande de celle-ci en recommandant aux lecteurs du bulletin de la Croix-Bleue la brochure Françaises il faut agir de Marcelle Tynaire.


Militante polyengagée, Gabrielle Kœchlin tisse des liens avec nombre de protagonistes du mouvement antialcoolique français. Aussi, elle est en bonnes relations avec Paul-Maurice Legrain : par exemple, elle signe une préface de Guide vers un apostolat social publié par Legrain en 1923 sur demande du Ruban Blanc. En 1930, à l’occasion du 70e anniversaire du Docteur Legrain, Gabrielle Kœchlin lui envoie une lettre de félicitations dont voici les extraits :


Au Docteur Legrain, au Défenseur ardent de la mère et de l'enfant, au grand travailleur, au savant.

Les femmes françaises doivent beaucoup au Docteur Legrain et l'une de celles qu'il a éclairée tient à lui dire ici sa gratitude.

L'enfant et la mère sont pour lui deux sanctuaires où reposent toutes les énergies de demain : il considère la protection de l'enfant comme le devoir le plus sacré, il veut réaliser ce qui paraît impossible pour lui épargner la flétrissure de l'alcool et le vacciner, dès son aurore, contre tout danger de cet ordre ; il compte sur les mères éduquées et entraînées pour assurer cette œuvre de pureté [...].

Lorsque dans l'élan de l'après-guerre nous avons cherché à créer un groupe de missionnaires d'hygiène qui arrive à prendre une position bien nette devant le mal social qu'est l'alcoolisme, à guider les jeunes élèves des Écoles de Service social, étudiants appelés à exercer une autorité, un ministère, c'est au Dr Legrain, à sa puissance de conviction, à sa science désintéressée, que nous nous sommes adressés pour leur donner une mise au point précise du problème de l'alcool. [...]

Professé au siège du Ruban Blanc Français, [le cours du Dr Legrain] a été publié par notre Société [ndlr, Guide vers un apostolat social] : sa parole vivante et son exemple ont déterminé des vocations et formé des témoins fidèles qui ont essaimé à leur tour. [...]

Gabrielle-Julien Kœchlin,

Présidente d'honneur du Ruban Blanc français


En janvier 1932, dans son salon du 7e arrondissement de Paris, Gabrielle Kœchlin accueille une réunion au sujet d’un projet de création d’une maison de désintoxication. Il s'agit de transformer la fondation d'apprentissage agricole de Paul Passy en maison de désintoxication pour femmes buveuses. Les principales associations antialcooliques françaises sont représentées à cette rencontre par leurs leaders : Paul-Maurice Legrain pour les Bons Templiers, Étienne Matter et Georges Gallienne pour la Croix-Bleue, Frédéric Riémain pour la Ligue Nationale contre l'alcoolisme.


 

Sur Gabrielle Kœchlin :

  • Geneviève Poujol, « Gabrielle Julien Kœchlin (1860-1935) », Un féminisme sous tutelle, Paris, Les Éditions de Paris, 2003, p. 225.

  • Le site consacré à la famille Kœchlin : http://www.koechlin.net/index.php/fr/ [fonctionnel en 2021, actuellement HS].


Carte de membre du Ruban Blanc français. Archives de l'Association Addictions France (T43)

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