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  • Victoria Afanasyeva

Le Cocktail, ses conséquences !

Huitième image de propagande de l'Union des Françaises contre l'alcool.


À la fin des années 1920, pour faire face à une nouvelle mode néfaste, celle des cocktails, les associations antialcooliques mènent une vaste campagne. Les unes organisent des conférences pour dénoncer les effets néfastes de nouveaux breuvages multicolores, d'autres cherchent des recettes délicieuses sans alcool en développant la propagande pour les jus de fruits. Fidèle à sa stratégie, l'Union des Françaises contre l'alcool (UFCA) édite une nouvelle image de propagande qui accompagne un petit tract "Cri d'alarme", les deux lancés en janvier-février 1930.

Carte postale "Le Cocktail, ses conséquences !", 1930. Delcampe, boutique de l'utilisateur Louloubroc.

L'image, intitulée "Le Cocktail, ses conséquences !", est une deuxième interprétation, par l'UFCA, de la théorie de la dégénérescence (après l'image "Alcool menace les enfants de France"). Son dessinateur est inconnu. Ci-contre, on observe une femme élégamment habillée d'une robe de cocktail, à talons, bien coiffée - consommatrice stéréotypée de cocktails -, penchée au-dessus du lit où se repose un bébé au corps tordu, laissant penser aux stigmates de l'abus de boissons par sa mère. Le shaker et le verre à cocktail servent de fond à ce drame qui se déroule au sein d'une famille aisée.


La dénonciation d'une femme consommatrice issue de la haute société vient perturber la monotonie de la propagande antialcoolique traditionnelle, représentant presqu'exclusivement des hommes buveurs dans des familles des classes populaires. Le tract "Cri d'alarme" de l'UFCA explicite d'ailleurs cette idée, publiant un extrait du discours du Docteur Georges Guillain, chef de la chaire de neurologie à l'hôpital de la Salpêtrière, dénonçant la cocktailomanie le 30 avril 1929 lors d'une séance ordinaire de l'Académie de médecine.

Tract "Cri d'alarme", 1930 (recto-verso). Bibliothèque Marguerite Durand, DOS 178 UNI.

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