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Victoria Afanasyeva

Daisy Schlœsing-Meynard (1880-1963)

Dernière mise à jour : 15 mai 2021

Présidente de l'Union des Françaises contre l'alcool de 1934 à 1952


Portrait de Daisy Schlœsing-Meynard (L'Étoile Bleue, février 1935)
Daisy Schlœsing-Meynard (L'Étoile Bleue, février 1935)

Daisy Meynard est née le 19 août 1880 à Monflanquin (Lot-et-Garonne). Elle est deuxième des quatre enfants d'André Meynard, manufacturier. Le 31 octobre 1906, à Montpellier, elle épouse Henri Schlœsing ; en juin 1907, son mari décède à l'âge de 28 ans et Daisy reste veuve. Elle ne se remarie pas et n'a pas d'enfants.

Pendant la Première Guerre mondiale, la femme est engagée en qualité d'infirmière major (ambulance 12) ; le 14 octobre 1918, elle est décorée d'une médaille d'argent des Épidémies.


Dans les années 1920, Daisy Schlœsing adhère à l'Union des Françaises contre l'alcool. Le 5 mai 1926, lors de l'assemblée générale de l'UFCA, Daisy est élue membre du comité d'administration, puis elle devient vice-présidente. À partir de ce moment, elle participe à de nombreux événements antialcooliques - des fêtes scolaires en Sorbonne, des inaugurations des restaurants de tempérance, des réunions interassociatives de propagande, etc. - et représente l'Union au Premier congrès national des fruits, en octobre 1929.


À partir de 1928 environ, la femme habite dans le 16e arrondissement de Paris, à quelques centaines de mètres de Marguerite Fallot-Matter, présidente de l'UFCA.


À la fin de l'année 1934, Marguerite Fallot-Matter, fondatrice et présidente de l'Union, décide de se retirer de l'action et nomme Daisy Schlœsing nouvelle présidente. Celle-ci adhère également au conseil d'administration de la Ligue Nationale contre l'alcoolisme, principale association française.


Présidente de l'Union des Françaises contre l'alcool

Au même moment que Daisy Schlœsing commence à remplir les fonctions de présidente, l'UFCA fusionne avec la LNCA. Ce "mariage d'inclination et de raison" est entrepris par Marguerite Fallot-Matter dans le but de protéger son œuvre au moment des crises qui secouent tout le mouvement antialcoolique français. La fusion permet à l'UFCA de gagner en visibilité grâce à la publication dans les pages de L'Étoile Bleue des procès-verbaux de ses réunions et des comptes rendus de participations aux manifestations grand public.


L'année 1936 est un moment très important dans la "carrière" antialcoolique de Daisy Schlœsing. Elle participe d'abord, le 16 février 1936, à une fête scolaire organisée tous les ans en Sorbonne par la LNCA ; la présidente de l'Union prononce un discours plutôt traditionnel sur le rôle de la femme dans la lutte antialcoolique :


La femme a pour mission première de donner la vie et de veiller sur toute vie, pour qu’elle grandisse, se développe, que rien ne vienne l’amoindrir, l’attaquer, la détruire, la femme est faite pour soigner, pour guérir, pour relever. Et devant l’alcoolisme, la femme serait sans action et sans courage ! O femmes, mes sœurs, [...] chacune de vous doit faire de son foyer un centre rayonnant de lutte contre les dangers de l’alcool, par son exemple, par son influence sur ses enfants, sur les femmes qui l’entourent. [...]
Ouvrez vos yeux, ouvrez vos coeurs, entendez la plainte qui monte des colonnes de vos journaux qui chaque jour relatent les crimes causés par l'alcool ; prenez en pitié les yeux hagards, la démarche titubante, de ceux des chômeurs dont les maigres ressources disparaissent aux trois quarts dans leur verre au lieu de nourrir les enfants à la maison. Et puis levez-vous pour livrer avec nous un combat acharné, contre ce fléau sanglant du sans de ses victimes.

En mars, l'UFCA fête les 20 ans depuis la création, et quelques mois plus tard, pleure sa fondatrice : Marguerite Fallot-Matter décède le 13 septembre 1936. Daisy Schlœsing rédige une nécrologie très affectueuse où elle promet de continuer à faire rayonner l'œuvre de l'Union (L'Étoile Bleue, novembre 1936).

L'Œuvre, 18 octobre 1937.

En effet, l'Union des Françaises contre l'alcool s'active encore quelques années : elle participe, par exemple, à l'Exposition universelle de 1937, où Daisy Schlœsing donne une conférence sur les rapports entre la famille et le problème d'alcoolisme.


En septembre 1939, la présidente de l'UFCA reprend ses fonctions d'infirmière et repart à la guerre. Dans le "Journal de prison" du pasteur Freddy Durrleman, on apprend que Daisy rend aussi visites aux prisonniers protestants.


Après la Seconde Guerre mondiale, Daisy Schlœsing continue à assister aux séances du conseil d'administration de la LNCA et figure encore quelques années en tant que présidente de l'Union des Françaises contre l'alcool. Or l'action de celle-ci semble complètement anéantie : la dernière mention de Daisy-antialcooliste, ainsi que de l'UFCA, date de septembre 1952, dans le programme du 24e Congrès international contre l'alcoolisme, tenu à Paris.


Outre l'engagement à l'UFCA, dans les années 1940-1950, Daisy Schlœsing est présidente de l'association "Œuvre protestante des prisons de femmes" et secrétaire du "Patronage de protection de la jeunesse féminine". Elle décède en 1963.



Variantes du nom :

Mathilde Marguerite Meynard (nom de jeune fille)

Madame Schloesing-Menard / Madame Schloesing-Ménard


Quelques références :

Généalogie de Daisy Schlœsing, rassemblée et présentée par Christian Apothéloz.

Jacques POUJOL, "Le 'Journal de prison' du pasteur Freddy Durrleman (1881-1944)", Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français, n° 139, juillet-août-septembre 1993, p. 437-461.


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